Pâques, fête de la joie…
Christ est ressuscité des morts. Par sa mort, Il a donné la Vie…
La découverte des vitraux de l’église du Biollay est vraiment symbole de Vie.
Alors qu’on l’approche, elle semble humble au milieu du quartier.
Présence discrète, mais bien réelle au milieu des hommes.
En rentrant dans l’édifice, passé le narthex inondé de la lumière du soleil, un changement s’opère en poussant les portes de verre.
Nous voilà enfin dans cette église ronde. Plus de lumière violente, crue, éblouissante, mais venant des verrières une lumière douce, colorée, changeante au cours de la journée selon la course du soleil. Les bleus, les rouges, les violets, les jaunes semblent danser sur le sol une ronde éclatante de couleurs qui apaisent et charment le regard et le cœur. Il faut les approcher pour se laisser caresser des pieds à la tête par cette symphonie de couleurs et de vie.
En levant les yeux on découvre la coupole composée de « fusées céramiques » emboitées les unes dans les autres. La couleur brique tranche avec l’éclat des vitraux. Cette église inspirée des églises orientales ne nous écrase pas et fait penser à nos fours à pain si répandus dans nos villages.
L’art du vitrail né au Moyen-âge a pour but, comme nous en faisons l’expérience, de transmuer les rayons du soleil, bruts, violents, en éclats pleins de douceur, chatoyants pour nous aider à découvrir la vraie lumière, celle du Christ ressuscité.
« Tout est maintenant empli de lumière, le ciel, la terre et les enfers. Que toute la création célèbre la Résurrection du Christ, qui lui donne sa force » (Hymne Orientale).
L’œuvre de René Maria BURLET (1974) en dalles de verre éclatées, veut comme celle de ses prédécesseurs du Moyen-âge, à leur suite et dans notre époque, témoigner de notre vocation de Chrétiens : être des hommes debout, vivants. Le jeu des couleurs, tantôt sombres, tantôt claires, correspond à nos vies composées d’ombre et de lumière.
Mais Christ a vaincu les ténèbres. Il est Lumière qui nous invite à notre tour à être Lumière.
Notre regard glisse sur les vitraux et découvre deux images : un poisson tourné vers l’autel, et de l’autre côté un autre tourné vers l’entrée. Quels beaux symboles bibliques !
L’église tel un four qui nous rappelle le pain, pain de nos vies corporelles, mais surtout le Pain spirituel du Christ qui s’est fait nourriture pour nous introduire à la vie divine.
Le poisson dont Jésus rassasie la foule lors de la multiplication des pains, et le poisson cuit sur la braise par Jésus ressuscité. Le poisson, de son nom grec ICHTUS qui signifiait Iesous Christos Theon Uios Sôtêr (Jésus Christ, Fils de Dieu, Sauveur) pour les premiers Chrétiens, persécutés pour leur foi (comme aujourd’hui tant d’hommes et de femmes à travers le monde). Ce symbole du poisson tourné vers l’autel et vers la sortie, rappelle la présence du Christ au sein de la Communauté et dans le quartier, lieu de vie de tous les jours, lieu de rencontre des hommes et des femmes.
Notre visite se termine, repartons joyeux de cette rencontre !
Dans ces moments difficiles, la Beauté de l’art nous aide aujourd’hui comme hier à nous élever devant Dieu et à découvrir toute la richesse de notre humanité. « Je suis avec vous tous les jours ».
Stéphane Bousquet